Manifeste pour une comptabilité universelle

Comptable : le substantif évoque, pour beaucoup, un être un peu étrange qui passe des écritures et fait des additions. L’adjectif ne séduit guère plus. Les politiques l’utilisent d’ailleurs pour dénigrer le manque d’ambition de leurs adversaires.

Comptable : le substantif évoque, pour beaucoup, un être un peu étrange qui passe des écritures et fait des
additions. L’adjectif ne séduit guère plus. Les politiques l’utilisent d’ailleurs pour dénigrer le manque d’ambition de
leurs adversaires.

« Accountable », en anglais, réfère à bien autre chose : être comptable, c’est être redevable des
conséquences de ses actes et de ses dires. Et c’est bien dans le mouvement général de notre économie vers plus de
responsabilité que nous souhaitons inscrire une comptabilité nouvelle, témoin d’une nouvelle conscience, une
comptabilité que nous appellerons ici universelle.

Elle est universelle car elle embrasse tous les sujets de la responsabilité de l’homme sur cette planète, et qu’elle est
adaptable à tout type d’entreprise, à une entité non lucrative, à une collectivité ou à un ensemble macroéconomique.

Les crises multiples (sociales, sanitaires, économiques, financières, morales, philosophique, …), symptômes d’un modèle
en bout de course, confirment l’analyse d’Ulrich Beck : nous sommes entrés dans « l’ère du risque », et nous en sommes
de plus en plus conscients.

La comptabilité peut-elle échapper à cette prise de conscience générale ?

Aujourd’hui, ceux
qui nous disent la fin de la finance et de l’économie comme représentation hégémonique de la société ne se recrutent
plus seulement chez les altermondialistes, les jeunes, les indignés. Des économistes orthodoxes les rejoignent.
Tous
nous invitent à redécouvrir le non-marchand, sans pour autant nécessairement condamner la consommation et le
profit.
Les clivages politiques, théoriques et moralisateurs ne tiennent plus face aux enjeux.

Aujourd’hui, le bilan économique d’une organisation ne reflète que très partiellement son impact sur la société ou
l’environnement. Les normes financières internationales n’autorisent que la seule comptabilisation des informations
ayant un impact financier. Nombreux sont les thèmes rendus orphelins par cette myopie comptable assumée.

L’objectif de la comptabilité universelle est de construire des comptabilités sociale, sociétale, environnementale et de
gouvernance qui complètent la comptabilité économique classique.

Les deux maîtres mots de cette comptabilité sont action et parties prenantes.
Action, car c’est sur cette base que les
générations futures nous jugeront.
Parties prenantes, car seule l’action concertée est gage de synergie, de compromis
positif et d’action globalement efficace.
Pour nous, la conversion générale à un développement soutenable et durable est indispensable, inévitable, urgente
et complexe. L’art comptable nécessite un nouveau langage pour s’exprimer. Celui de la comptabilité classique est
monochrome, il est urgent de lui donner des couleurs. C’est le défi de la comptabilité universelle.

Introduction

Chapitre 1 : Redéfinir la valeur

Chapitre 2 : Fonctions de la comptabilité universelle

Chapitre 3 : Champs et principes de la comptabilité universelle

Chapitre 4 : La comptabilité du domaine social

Chapitre 5 : La comptabilité du domaine environnement

Chapitre 6 : Application à une collectivité territoriale

Chapitre 7 : Application à une grande entreprise

Chapitre 8 : Application à une association

Chapitre 9 : Vers une gouvernance élargie et une nouvelle éthique pour les hommes du chiffre
*
Conclusion

LES AUTEURS

Jacques de Saint-Front est expert-comptable et commissaire aux comptes. Il co-anime le groupe « Comptabilité et
développement durable » au sein du Club Développement durable du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables.

Pauline de Saint-Front
est consultante RSE et participe au groupe « Comptabilité et développement durable » au sein
du Club Développement durable du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables.

Gérard Schoun est un expert RSE reconnu, notamment en matière d’évaluation et de gouvernance. Il participe au
groupe « Comptabilité et développement durable » au sein du Club Développement durable du Conseil supérieur de
l’ordre des experts comptables.

Michel Veillard est actuaire. Il co-anime le groupe « Comptabilité et développement durable » au sein du Club Développement
durable du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptable.

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