Le diagnostic social d’avenir, pour une politique sociale innovante et responsable

Issu d’un groupe de travail animé par Philippe Déon, le DSA est disponible sur le site Entrepreneurs d’Avenir.

Issu d’un groupe de travail animé par Philippe Béon, le DSA est disponible sur le site Entrepreneurs d’avenir.

« On parle beaucoup aujourd’hui de responsabilité sociale des entreprise, mais parmi les 3 P (people, planet, profit), l’humain est trop souvent aujourd’hui le sujet le moins exploré, observe Philippe Béon, expert du réseau Entrepreneurs d’avenir. Il y a par exemple dans l’économie sociale une telle évidence du projet social et une telle focalisation sur le bénéficiaire externe, qu’on en oublie parfois l’homme au sein même de l’entreprise », poursuit-il.
Bilan : si tout le monde s’accorde sur l’importance cruciale du facteur humain, ils sont trop peu nombreux à l’investir réellement. C’est précisément la faille qu’a souhaité combler Entrepreneurs d’avenir en confiant à Philippe Béon, ancien DRH de grands groupes et fondateur du cabinet « Avec les autres », la coordination d’un groupe de travail dédié à l’élaboration du diagnostic social d’avenir (DSA).

Une aide au diagnostic et à l’action

Ce référentiel est destiné à évaluer l’engagement social des organisations et à permettre à leurs dirigeants de mettre en œuvre une politique sociale responsable et innovante qui entraîne le développement des femmes et des hommes et le succès collectif de l’entreprise.
Composé de dirigeants d’entreprises privées (PME, ETI ou Groupes), d’entreprises sociales ou adaptées, d’associations ou d’experts, le groupe de travail s’est attelé à décrire une vision idéale à l’horizon 2025, en matière de développement humain et social.

Les quatre domaines clés du DSA (projet et gouvernance, management et sens, développement des ressources humaines et engagement sociétal), sont issus de ces échanges et de ces réflexions.
Composé d’une cinquantaine de questions, le DSA vise à aider chaque chef d’entreprise à identifier ses principales marges de progression. « Nous nous sommes intéressés au “quoi“ plutôt qu’au “comment“, précise Philippe Béon. Ensuite, à chacun de s’y prendre comme il l’entend pour atteindre ses objectifs. »
Comparé aux nombreux référentiels existants, le DSA offre une vision qui va au-delà du cadre légal et conventionnel, de la satisfaction des salariés, ou d’un classement par rapport au « best in class ».

Des critères peu pris en compte par les référentiels existants

Parmi les points d’intérêt peu pris en compte dans les indices tels que ISO 26000, Vigeo, Great place to Work ou GPS…, figurent notamment la répartition de la richesse au sein de l’entreprise, le développement personnel des managers, l’accompagnement des salariés en période difficile, l’autonomie financière de l’entreprise garantissant la pérennité du projet social, l’équilibre entre la fixation d’objectifs et la liberté d’initiative, ou encore l’intégration du temps long dans les principales décisions des entreprises.
Plusieurs récentes études des cabinets PwC et Ernst & Young sur les entreprises familiales ont largement démontré le bien fondé et l’efficacité de ce principe. S’il est plus simple à mettre en œuvre dans ces entreprises protégées de la pression d’actionnaires extérieurs et des marchés financiers, « il est à la portée de celles qui le veulent vraiment, à condition d’une forte implication des actionnaires », assure Philippe Béon, évoquant le cas de Danone, qui outre des critères financiers intègre aussi des critères sociétaux et environnementaux dans le bonus de ses managers.

Une démarche en phase avec les attentes des financiers et des jeunes

Pour Philippe Béon, cette approche remettant véritablement l’humain au cœur de l’entreprise est de plus en plus légitimée par l’intérêt croissant manifesté par certains investisseurs pour le sujet, ainsi que par les attentes des jeunes générations, plus promptes à quitter un employeur qui les décevrait. « Dans ce domaine, l’essentiel, c’est que les paroles soient suivies d’actes, et que le cap soit maintenu dans la durée », conclut Philippe Béon.
Aujourd’hui en ligne sur le site des EA et déjà testé par près de 150 dirigeants, le DSA sera également être au sein de l’atelier « Comment développer une politique sociale responsable et innovante », lors du Parlement des EA.

Dominique Pialot & Pascal de Rauglaudre

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