Des arbres pour sensibiliser aux enjeux climatiques

Depuis 2009, Pur Projet a planté 4 millions d’arbres au nom des entreprises qu’il accompagne dans leur intégration des enjeux de développement durable à leurs métiers et leurs filières.



« Le forum de Davos a évolué ces dernières années, et le focus de 2015 sur les enjeux du climat, la pauvreté et la croissance inclusive constitue un véritable point d’inflexion. » Tristan Lecomte est bien placé pour en parler. Membre du réseau Young Global Leaders puis de la fondation Schwab pour l’entrepreneuriat social, le fondateur d’AlterEco (pionnier du commerce équitable aujourd’hui dans le giron de Distriborg) et de Pur Projet participe aux forums régionaux et à celui de Davos. Cette année, il y est intervenu dans le cadre d’une table-ronde consacrée à la supply chain. « Au moins la moitié des conférences avait un lien avec le développement durable », observe-t-il.

L’Insetting, pour compenser ses impacts au cœur de ses métiers

Au nom de Pur Projet, un collectif qui aide les entreprises à intégrer de problématique du climat à leur cœur de métier via la régénération et la préservation d’écosystèmes, il a profité de l’occasion pour lancer une opération de sensibilisation auprès du gotha mondial des décideurs, réuni comme chaque année dans la station suisse : une application permettant de soutenir la plantation d’un arbre à Davos même ou dans l’un des 25 autres projets de reforestation menés par Pur Projet dans le monde entier. L’opération, qui a généré 20 000 vues et permis la plantation de 1000 arbres, sera renouvelée l’année prochaine à plus grande échelle.
Pur Projet a d’ores et déjà planté 4 millions d’arbres depuis sa création en 2009 et prévoit d’en planter 15 millions d’ici à 2020.

L’agro-foresterie (qui consiste à intégrer des arbres aux cultures afin de préserver ou restaurer les services éco-systémiques d’un territoire) est au cœur des services proposés. « Grâce à ce que nous appelons l’insetting, nous aidons les entreprises à compenser leurs impacts sociaux et environnementaux au coeur même de leurs métiers et de leurs filières », précise Tristan Lecomte.
L’insetting s’oppose à l’offsetting classique dans laquelle les actions de compensation carbone ont lieu dans un lieu distinct et via des acteurs et des techniques décorrélés de l’activité de l’entreprise. Il permet aux entreprises d’enrichir leur message et de sécuriser leur développement par rapport aux critères dont dépend leur activité : l’eau, le climat, les matières premières, la biodiversité…
Nespresso finance ainsi dans et autour de champs de café la plantation de 10 millions d’arbres en 5 ans, pour un budget de 40 à 50 M€. Accor, qui incite ses clients à ne pas changer leurs serviettes tous les jours, ré-investit la moitié des économies réalisées sur l’eau dans la plantation de 4 millions d’arbres.

Valoriser les services éco-systémiques et économiques

Pour justifier de tels investissements et leur fournir des outils d’aide à la décision, Pur Projet fournit aux entreprises une évaluation financière des services rendus grâce à l’agro-foresterie. Cette valorisation comprend à la fois des services économiques : la vente de bois ou autre biomasse, ou encore l’accroissement de la production grâce à une meilleure pollinisation. Mais l’essentiel de la valeur est liée aux bénéfices tels que la purification de l’eau, le ralentissement de l’érosion, etc. que l’Unep (Programme des Nations unies pour l’environnement) valorise en moyenne à 8 000$ par hectare et par an, avec une fourchette de 3 à 20 000$ selon les régions.

Au Pérou, une étude estime le potentiel total de ces bénéfices à 18 000$, à comparer avec un coût de 6 000$ pour la plantation des arbres.
Séduites aussi par l’impact sur leur image, la fidélisation de leurs clients, les retombées médiatiques…les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser aux services proposés par Pur Projet, comme l’ont déjà fait Vinci, Vittel, Melvita, Clarins… et Tristan Lecomte reconnaît une forte « montée en puissance de l’engagement ».

Pur Projet, « hybride entre une ONG et un cabinet de conseil », compte une trentaine de permanents basés notamment à Paris et en Thaïlande comme Tristan Lecomte lui-même, et travaille avec les communautés soutenues par des ingénieurs agronomes et forestiers locaux. Outre la plantation des arbres, le collectif propose la vérification des tonnes de CO2 sur 40 ans, ce qui permet l’enregistrement des projets sur des registres privés, selon le principe du VCS (verified carbon standard) destiné aux opérations de compensation carbone.

PUR PROJET

Dominique Pialot et Pascal de Rauglaudre


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