Recyclage de l’aluminium : la solution de Nespresso

Le petit aluminium pose un redoutable défi aux entreprises : il est recyclable à l’infini, mais sa collecte est très compliquée et concerne de faibles volumes (1,5% des déchets d'emballage). Pour recycler ses capsules de café, Nespresso a pris le problème à bras le corps : il a monté une filière dédiée, en associant tous les acteurs concernés. Arnaud Deschamps, le directeur général de Nespresso France, explique comment il a procédé.

Pour recycler ses capsules de café, Nespresso a monté une filière dédiée au petit aluminium, en associant tous les acteurs concernés.

Quels sont vos objectifs en matière de recyclage des capsules ?

Arnaud Deschamps – Ils sont très simples : nous visons à terme 100 % environ de capsules recyclées, contre 20 % aujourd’hui. C’est tout à fait possible dans la mesure où l’aluminium est 100 % recyclable. Le problème, c’est qu’en France, il n’est pas encore très bien recyclé, à peine 32 % de l’aluminium consommé. Le reste est incinéré et enfoui, ce qui n’est pas du tout durable. Nous avons donc pris les choses en main pour faire en sorte que tous les métaux soient un jour entièrement recyclés, et pas seulement l’aluminium.

Comment collectez-vous l’aluminium ?

Nous avons notre propre réseau de points de collecte : plus de 5000, dont toutes les boutiques Nespresso. Les coursiers qui livrent les capsules à Paris, Lyon et Marseille, sont équipés pour récupérer les capsules à recycler. Nous avons aussi mis au point un système de collecte avec la Poste. Aujourd’hui plus de 90 % de nos clients en France ont une solution de proximité, une station de service, un fleuriste, des coursiers ou une déchetterie.


Cela suffit-il ?


Non, nous nous sommes rendus compte qu’il fallait simplifier davantage la collecte pour gagner en efficacité. Nous avons donc fondé le Club de l’Emballage Léger en Aluminium et en Acier, en sollicitant tous les acteurs concernés par le recyclage des métaux, entreprises, opérateurs de centre de tri, etc. pour avancer sur des solutions techniques. Avec Coca-Cola, Materne, Veolia, Sita, France aluminium recyclage, Eco-emballages, l’Ademe, et bien d’autres, nous avons travaillé sur un protocole de test, et trouvé des centres de tri pilotes, dans le Lot, le Var et les Alpes maritimes. Nous avons finalement signé un partenariat avec Eco-emballage et l’Association des maires de France pour déployer ce système sur tous les centres de tri. Par ailleurs, Nespresso France s’est engagé à verser 300 € supplémentaires aux communes engagées dans le projet pour chaque tonne de petit aluminium extrait des déchets ménagers. Notre but : accélérer les capacités de recyclage des capsules.

Comment communiquez-vous sur ces opérations de recyclage ?

Nous faisons passer en permanence ce message auprès de nos clients : « Vous pouvez recycler à côté de chez vous. » Notre nouveau site Internet, qui sera mis en ligne à la mi-octobre, sera entièrement dédié au développement durable. Nous y posterons des vidéos explicatives sur le processus de recyclage des capsules, de compostage du marc de café, etc. Un système de géolocalisation permettra à nos clients de trouver les sites les plus près de chez eux pour déposer des capsules.

Jusqu’à présent, comment les clients ont-ils réagi ?

Les retours sont très positifs. Nous avons la chance de pouvoir les mesurer puisque, comme nous ne sommes jamais passés par la grande distribution, nous sommes en relation directe avec eux. Nous pouvons donc les informer directement de nos avancées. Ils nous indiquent aussi ce qui ne va pas : quand il manque des sacs de recyclage, etc. Leurs feedbacks nous permettent de gérer en temps réel notre ordre de service, et d’être le plus près possible de leurs préoccupations.


Qu’est-ce que la création de valeur partagée selon Nespresso ?

Nous nous sommes aperçus que lorsqu’une entreprise est confrontée à un défi comme celui-ci, elle se retrouve à régler un problème beaucoup plus grand. C’est passionnant ! Et c’est très encourageant de se dire que les entreprises peuvent s’engager dans des actions qui ont du sens. C’est ce que nous appelons la création de valeur partagée : pour recycler ses capsules, Nespresso doit faire en sorte que les métaux ne soient plus incinérés ni enfouis en France. C’est un vrai service rendu à l’ensemble de la collectivité.

NESPRESSO

Texte Pascal de Rauglaudre

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