La location s’ouvre au petit électroménager

Depuis plusieurs mois, le groupe Seb, numéro 1 mondial du petit électroménager, teste l’économie circulaire et l’économie de fonctionnalité. Joël Tronchon, son directeur du développement durable, fait le point sur ces expériences.




Joël Tronchon est le directeur du développement durable du groupe Seb, membre du réseau Entrepreneurs d’avenir depuis plus de trois ans, un réseau dont il apprécie la grande diversité des profils et les échanges de bonnes pratiques. Présent au Parlement, il a décortiqué les expériences du groupe Seb dans le domaine de l’économie circulaire.

Entrepreneurs d’avenir – Le climat est-il bon chez Seb ?

Joël Tronchon – Oui ! C’est un grand groupe mondial mais qui conserve une taille humaine. Il sait concilier les valeurs humaines et celles du business ; il n’est pas rongé par les process et l’inaction, des maladies trop fréquentes dans les grands groupes ; il y a encore un côté entrepreneur, qui permet de lancer des opérations innovantes ; les dirigeants sont accessibles. Ce n’est pas le cas dans toutes les entreprises.

Comment Seb s’implique dans l’économie circulaire ?

C’est une implication très concrète. Sachant que nous vendons à peu près sept produits par seconde, nos responsabilités en termes d’économie circulaire sont immenses. Nous voulons d’abord proposer des produits réparables. Ça a l’air facile sur le papier, mais il faut convaincre le consommateur que c’est possible et accessible en termes de prix, et que les pièces détachées sont faciles à trouver. Cette politique est initiée depuis déjà 4-5 ans, et nous lui avons donné beaucoup plus d’ampleur cette année.


Mais la réparabilité n’est qu’un aspect de l’économie circulaire.

Effectivement, et c’est pour cette raison que nous agissons aussi sur la recyclabilité, en travaillant avec les matériaux recyclés, les plastiques, l’aluminium, et en prévoyant des fins de vie plus vertueuses en termes environnementaux. Ce sont de gros projets d’éco-conception qui commencent à se généraliser dans différentes gammes de produits, générateurs de vapeur, poêles Tefal, etc.

La location d’appareils électroménager à des particuliers est-elle possible ?

Nous avons lancé un projet-pilote d’économie de la fonctionnalité sur tout un bassin de vie, l’agglomération de Dijon, avec un partenaire distributeur, Casino, une entreprise d’insertion, Envie, et le soutien de l’ADEME. Concrètement, le consommateur qui veut organiser un repas festif se rend sur le site eurocook.fr pour sélectionner l’appareil de son choix, qu’il loue entre 9,99 et 29,99 € selon la durée de location. Au retour, les appareils sont nettoyés, testés et réemballés sous scellés par Envie. Pour nous, c’est une boucle vertueuse, où nous tirons parti des produits sans tomber dans l’obsolescence marketing et technologique, tout en créant des emplois locaux d’insertion.


Le principe de la location peut fonctionner pour le petit électroménager, comme les fers à repasser ou les épilateurs ?

Attention, nous n’en sommes qu’au stade de l’expérimentation ! Nous nous sommes concentrés sur les appareils culinaires électriques, les friteuses, les robots multi-cuiseurs, les machines à raclette, les tireuses à bière… Tous ces produits sont disponibles à la location, soit parce que les consommateurs en ont un usage occasionnel – ce n’est pas la peine d’acheter un appareil qu’on n’utilise que 4-5 fois par an – ; soit parce qu’ils veulent les tester pour faire un achat raisonné et responsable.


Comment réagissent les clients ?

D’après les études, les consommateurs sont prêts, et même plutôt intéressés par de nouvelles façons de consommer. Mais nous n’avons lancé l’opération qu’en septembre 2015. Nous nous donnons entre six mois et un an pour évaluer de manière quantitative la façon dont ces moyens de consommation sont adoptés par les consommateurs. Ils existent depuis des années dans le B to B, avec les imprimantes par exemple, mais dans la grande consommation, nous sommes les premiers.

GROUPE SEB

Propos recueillis par Pascal de Rauglaudre



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