La mode éthique fête sa révolution

Pour sa 3e édition, la Fashion Revolution Day, la grande fête de la mode éthique, ne se limite pas à un jour, elle s’étale sur toute une semaine, du 18 au 24 avril. Au programme : exposition « Le revers de mon look », ateliers de customisation, bar à tutu, espace tattoo, espace coiffure et bien sûr hashtags pour mobiliser le plus de fashionistas possible. Le point sur toutes les manifestations festives prévues dans ce grand rendez-vous de la mode éthique, et les enjeux de cette mode respectueuse des humains et de l’environnement, trois ans après le terrible accident du Raza Plana au Bangladesh.





C’était il y a trois ans pile. Dans la banlieue de Dacca, au Bangladesh, le Rana Plaza, une usine textile haute de 9 étages, s’effondrait, entraînant la mort de 1135 personnes et en blessant 2500 autres. Cet accident tragique reste l’un des plus meurtriers que l’industrie de la mode ait connu.

Depuis, tous les 24 avril, la mode éthique réunie au sein du collectif Fashion Revolution, commémore l’événement dans plus de 70 pays, au cours d’une Fashion Revolution Day. En France, c’est Isabelle Quéhé, fondatrice d’Universal Love et de l’Ethical Fashion Show, qui coordonne ce grand rendez-vous annuel des fashionistas éthiques : « De la fast fashion au luxe, de plus en plus de marques veulent se montrer responsables et mieux connaître la chaîne de fabrication », explique celle qui a organisé un événement sur la mode éthique lors de la COP21.

Michelle Rousset, directrice de FairFibers, membre du réseau Entrepreneurs d’avenir, qui conçoit et distribue des vêtements éthiques et soutient aussi la Fashion Revolution Day, confirme l’engouement des marques et des consommateurs pour une mode plus respectueuse des hommes et de l’environnement : « Les multinationales ne veulent plus se contenter de communiquer, elles veulent que leurs actions soient cohérentes avec leurs messages, et grâce à leurs actions, nous parvenons à atteindre un public de plus en plus large. » Elle-même voyage régulièrement dans les pays de fabrication pour s’assurer du respect des réglementations sociales et environnementales.


Interpeller les marques sur les conditions de fabrication

La Fashion Revolution Day, c’est l’occasion d’attirer l’attention des consommateurs sur la chaîne de production de leurs vêtements : qui les a produits, où, dans quelles conditions, avec quelles matières premières et quel impact sur l’environnement, bref tout le chemin suivi depuis le récoltant jusqu’au confectionneur et au distributeur en passant par le filateur, le tisseur et l’ennoblisseur.

En 2016, la FRD se déroulera sur toute une semaine, du 18 au 24 avril. De nombreuses initiatives sont prévues dans toute la France, pour sensibiliser consommateurs, professionnels et pouvoirs publics : une exposition « Le revers de mon look » qui détaillera tout le processus de fabrication des vêtements ; des ateliers customisation ; un bar à tutu ; un espace tattoo ; un espace coiffure, etc.

#WhoMadeMyClothes

La campagne aura lieu aussi sur les réseaux sociaux, pour interpeller les marques : chaque participant est invité à s’habiller d’un vêtement de son choix, à se prendre en photo avec l’étiquette apparente et à poster la photo assortie du hashtag #WhoMadeMyClothes et de celui de la marque. Une façon de prouver aux marques de la mode qu’elles ne peuvent se désintéresser des conditions de fabrication.

Fashion Revolution mobilise aussi les étudiants en mettant à la disposition des écoles de mode des supports pédagogiques.
Innovation supplémentaire cette année, la parole sera donnée aux milliers de fabricants, producteurs, ouvriers, tous impliqués dans l’industrie de la mode, pour valoriser leur travail.

Enfin, la semaine se clôturera le dimanche 24 avril par une grande fête au bar Le Perchoir, à Paris.
La campagne Fashion Revolution Day porte ses fruits puisqu’en 2015, l’Assemblée nationale a voté en première lecture une proposition de loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre, qui les contraint à mettre en œuvre un plan de vigilance sur l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement.
Par ailleurs, plusieurs grands distributeurs textiles ont pris des engagements pour s’assurer que leurs sous-traitants, répartis dans le monde entier, respectaient des normes minimales de sécurité.

fashionrevolution.org/country/france

Universallove

Fairfibers

Texte Pascal de Rauglaudre

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