Avec Capoverde, les événements se mettent au vert

Le secteur de l’événementiel consomme trop de plastique ? Capoverde a imaginé une solution simple et pratique pour limiter le gâchis dans les foires et les salons.


Le plastique, pour le secteur de l’événementiel, c’est fantastique !
Chaque année en Europe, salons, foires et autres événements consomment jusqu’à 1900 millions de m2 de bâches publicitaires, banderoles, décors et kakémonos, tous fabriqués à base de polyester et de PVC.

Problème : quand la fête est finie, tout ça est détruit, incinéré ou enfoui. Un véritable gâchis de matières premières non renouvelables qui a fini par interpeller Chrystine Risler, lorsqu’elle travaillait chez un imprimeur numérique grand format de la région lyonnaise : « Toutes les matières des imprimeurs sont à base de pétrole, mais c’est une matière en voie d’épuisement, elle devrait servir à autre chose qu’à faire de la communication événementielle ! », s’émeut-elle.


Des solutions 100 % écologiques

À la recherche de solutions à moindre impact sur l’environnement, elle a eu l’idée de recycler des déchets de plastique pour en tirer de nouveaux matériaux. En 2011, au bout de trois années de recherche et développement, elle a fondé avec trois associés Capoverde et mis au point Capotoile, une matière innovante destinée à l’impression grand format, 100 % éco-conçue et recyclable, et unique sur le marché européen.

Le process de fabrication consiste à transformer les bouteilles provenant du tri sélectif en confettis puis en fils qui sont tissés. La matière obtenue subit une enduction acrylique à base d’eau pour aider à la fixation des encres d’impression. « Nos matières sont très techniques, elles peuvent se substituer parfaitement aux bâches PVC dans 90 % des cas, affirme Chrystine Risler. Elles ont fait l’objet d’une Analyse de Cycle de Vie (ACV Cycleco) et elles sont labellisées ECOCERT et ERTS, un certificateur international. Enfin, elles sont intégralement fabriques en France avec des partenaires industriels. »

Avantage supplémentaire : elles ne contiennent ni phtalates, ni COV, ni dioxines, et leur incinération n’entraîne aucune émanation toxique. « Nous travaillons pour trouver des solutions pérennes de recyclage, mais la filière française n’est pas encore en mesure de le faire mécaniquement. Ceci dit, il est aussi possible de faire de l’upcycling, c’est-à-dire de les transformer en objets, sacs, décoration, etc. »

Changer les habitudes du secteur

Parti à la conquête d’un nouveau marché, Capoverde sensibilise directement les consommateurs finaux, collectivités, entreprises et professionnels de l’événementiel, pour qu’ils intègrent l’utilisation de matériaux à moindre impact sur l’environnement dans leurs cahiers des charges. « C’est un marché où personne ne nous attend, mais où nos produits novateurs apportent quelque chose de plus. La démarche est forcément plus longue et plus compliquée, car il faut changer les habitudes du secteur, surtout celles des imprimeurs.»

Capoverde est ainsi parvenu à être référencé chez quelques grands comptes prestigieux comme Nature et Découvertes, Leroy Merlin, la Française des Jeux, Aéroports de Paris, l’Ademe, la ville de Paris et bien d’autres encore. Dès 2014, elle a été récompensée par un Aressy Award en communication responsable, et a obtenu fin 2016 le prix PME remarquable du ministère de l’Environnement. « C’est une preuve supplémentaire que nos produits ont de la valeur et que nous ne faisons pas du greenwashing ! » se réjouit Chrystine Risler.

CAPOVERDE

Pascal de Rauglaudre

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