La toile magique de Serge Ferrari qui tue les virus

Les virus n’aiment pas l’argent, les biologistes le savent depuis longtemps. Le Groupe Serge Ferrari a donc eu l’idée d’en introduire au cœur des membranes produites dans ses usines. Résultat : des toiles antivirales qui détruisent le coronavirus.

 

En ces temps de pandémie, le Groupe Serge Ferrari, qui produit dans l’Isère des toiles composites innovantes, a mis au point un véritable produit miracle. Début mai, il a annoncé avoir développé des membranes capables d’éliminer les coronavirus.

Le secret de cette innovation : intégrer au cœur des membranes qui composent les toiles un principe actif à base de particules d’argent aux propriétés antivirales. Ce principe actif détruit l’enveloppe qui entoure le coronavirus et empêche sa réplication.

Les propriétés antivirales et antibactériennes de l’argent sont connues depuis longtemps. « Pendant un mois, nos équipes R&D ont testé différentes formulations pour éviter que les membranes ne facilitent la propagation des virus et des bactéries », précise Sébastien Baril, directeur marketing de Serge Ferrari. « Ces membranes innovantes contribuent ainsi à réduire le risque et la vitesse de contamination. Elles ne présentent aucun risque pour la santé, ce ne sont pas des nanoparticules, et elles ne sont pas relâchées dans la nature. »

99,5 % de virus en moins

Un autre mois de contrôle par le laboratoire indépendant lyonnais VirHealth, spécialisé dans les applications virucides des technologies de décontamination et de désinfection, a été nécessaire pour confirmer les résultats : au bout d’un quart d’heure, 95 % de la charge virale a disparu, 99,5 % au bout d’une heure, par rapport à une membrane non traitée.

Le résultat est conforme à la norme ISO 21702, qui mesure l’activité antivirale sur les matières plastiques, et le groupe a pu protéger son innovation par plusieurs brevets.

Attention, prévient Sébastien Baril, directeur marketing de Serge Ferrari : cette technologie, aussi poussée soit-elle, n’empêche pas d’être prudent et de respecter toutes les précautions exigées par l’épidémie, gestes barrière et distanciation sociale. La toile apporte simplement une sécurité supplémentaire pour limiter la propagation du virus.

Question production, Serge Ferrari voit grand. « Nous avons déjà livré les 20 000 premiers mètres carrés de membranes virucides à nos clients, et nous pouvons monter rapidement jusqu’à 100 000 mètres carrés par semaine si la demande est forte, voire au-delà si besoin. »

Des applications innombrables

Les applications de cette toile magique sont très nombreuses, à commencer par le domaine de la santé : structures modulaires pour accueillir les patients (hôpitaux de campagne, tentes…), capacités temporaires de stockage des hôpitaux, aménagements intérieurs, matériel médical, protections individuelles…

Mais elle peut aussi sécuriser les surfaces dans les lieux qui reçoivent du public, établissements de santé, écoles, crèches, cafés, hôtels et restaurants, événements… On peut l’appliquer sur une table, une banque d’accueil, une table à langer, une poignée de porte, une barre d’appui dans les transports en commun, un rideau de bureau de vote…

Les toiles traitées aux particules d’argent devraient pouvoir tenir plusieurs mois, selon leur utilisation et leur exposition aux éléments. « Nos équipes de R&D continuent de chercher à améliorer nos produits, pour allonger la durée de vie des propriétés virucides », conclut-il. « La durée de vie dépend beaucoup de l’utilisation. Une toile soumise à une abrasion perd de son efficacité, par exemple. »

Dès le mois de février, Serge Ferrari avait équipé l’armée française en toiles de tente pour l’hôpital de campagne de Mulhouse, qui hébergeait des malades du Covid-19. Il compte aujourd’hui 830 salariés dont 400 environ en France, et consacre 4.5% de son chiffre d’affaires à la recherche développement.

 

Les nouvelles toiles anti-Covid-19 de Serge Ferrari

 

Pascal de Rauglaudre

2 réponses sur “La toile magique de Serge Ferrari qui tue les virus”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je m'inscris à la newsletter