Ergapolis, des étudiants pour construire la ville durable

Depuis cinq ans, le concours Ergapolis apprend à de futurs spécialistes de la ville durable encore étudiants à travailler ensemble pour proposer des solutions innovantes aux défis des territoires.

Depuis cinq ans, le concours Ergapolis apprend à de futurs spécialistes de la ville durable encore étudiants à travailler ensemble pour proposer des solutions innovantes aux défis des territoires.

Quatre équipes constituées chacune de huit étudiants, deux architectes, deux ingénieurs, deux financiers et deux urbanistes, qui planchent sur la rénovation d’un quartier en découvrant les vertus de l’interdisciplinarité : c’est le pari réussi d’Ergapolis, un concours d’aménagement urbain organisé depuis cinq ans par le cabinet Staff Planète, sous la direction d’Estelle Forget.

Après Fontainebleau, Marne-la-Vallée, Bry-sur-Marne et Casablanca, l’édition 2014 du concours portait sur le réaménagement du secteur central du Plateau de Clichy-sous-Bois Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Ce quartier, qui s’est embrasé en 2005 lors de la grande crise des banlieues, est en plein bouleversement, et il accueillera bientôt une ligne de tramway et une ligne de métro du Grand Paris Express.

Les futurs professionnels de la ville ont commencé par se frotter aux réalités de ce territoire en réalisant une véritable enquête de terrain. « Ils ont appris à décloisonner leurs savoirs et à dépasser leurs expertises pour proposer des solutions innovantes adaptées aux territoires, tout en développant une culture commune du développement durable », explique Estelle Forget.

Leurs propositions nourrissent ensuite les réflexions des décideurs politiques locaux. Une équipe a par exemple émis l’idée de créer deux centres de formation, l’un aux métiers de gestion des espaces verts, avec la proximité de la forêt de Bondy, et l’autre aux métiers artistiques, en lien avec la future Villa Médicis aménagée au cœur du quartier. Une initiative originale appréciée par le maire de Clichy-sous-Bois lors des délibérations. Et même si les projets ne voient pas le jour tels quels, la participation apporte une expérience substantielle aux parcours des étudiants.

Fortes d’une expérience de cinq ans de concours, Estelle Forget et son équipe ont élaboré une méthodologie de l’interdisciplinarité pour « catalyser l’innovation », qui s’appuie sur un réseau d’acteurs spécialistes de la ville durable. « À l’intersection du politique, de l’universitaire, de l’entreprise, Ergapolis vise à bousculer les mentalités pour que les spécialistes travaillent en prenant davantage en compte les expertises des autres professions », poursuit Estelle Forget. « En commençant dès la sortie des écoles et des universités, les étudiants acquièrent ce réflexe plus facilement. »

Ergapolis se transformera bientôt en incubateur, une plateforme d’insertion professionnelle destinée aux futurs spécialistes de la ville. « Aujourd’hui la recherche d’un premier emploi est très difficile, y compris pour les jeunes diplômés à bac + 5 », déplore Estelle Forget. « Or les jeunes sont capables d’inventer et d’innover, il faut leur faire confiance. En leur offrant une première expérience réussie au sein de l’incubateur, Ergapolis accroît leur capacité à décrocher un job. » Avec des missions rémunérées de courte durée, mandatées par les collectivités territoriales, par exemple, les étudiants mettent à profit leurs connaissances et développent leur réseau professionnel.

« Pour entreprendre, il faut être sûr de sa vision et de ses convictions, car le doute est présent tous les jours. Et les obstacles qui se dressent en travers du chemin sont innombrables, encore plus quand on est une femme, même en 2014 ! », conclut Estelle Forget.
« Mais les retours des étudiants sont extrêmement gratifiants, ils vivent une expérience exceptionnelle à l’orée de leur carrière professionnelle. »

Dominique Pialot & Pascal de Rauglaudre

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