Le testament des abeilles

Un roman policier inhabituel où les abeilles et la nature jouent les premiers rôles.

Paris est secoué par un drame épouvantable : une famille a été décimée dans un appartement. Le major Yoann Clivel s’empare de l’affaire. D’autres meurtres et suicides violents se succèdent les jours suivants, semant la panique parmi la population. Les enquêtes sont confiées à la Crim’. Mais un détail intrigue Yoann Clivel : la représentation d’une fleur de lotus près de toutes les scènes de crime.

Sur la base des éléments recueillis par la Crim’, il décide de poursuivre son enquête, qui le conduit dans les milieux des défenseurs de l’environnement. Un vieux guérisseur lui remet un document énigmatique, « Le Moine des abeilles » : c’est une prophétie écrite « au nom de la nature », qu’il prend très au sérieux car elle pourrait bien fournir la clé des assassinats.

Au cours de l’enquête, Yoann Clivel rencontre Alisha, une séduisante jeune femme, qui l’initiera à la protection de la nature et aux relations subtiles entre l’homme et son environnement. Mais qui est vraiment Alisha ? A-t-elle un rapport avec l’énigme que Yoann cherche à résoudre ?

Pas de super héros dans ce polar, mais des personnages ordinaires, attachants, avec leurs galères et leurs fêlures. Leur psychologie, finement travaillée, est bien rendue par l’écriture précise de Natacha Calestrémé, en particulier celle de Yoann Clivel, le personnage central, tourmenté et passionné par la nature et les insectes.

L’intrigante surmortalité des abeilles

L’auteur, journaliste et réalisatrice de documentaires sur l’environnement et la santé, a placé au cœur de l’intrigue un mystère non élucidé : la surmortalité des abeilles et leur fragilité. Avec un style fluide et un sens aigu du détail, elle s’inspire de faits réels et se base sur le corpus scientifique qui a servi à construire son documentaire sur ce sujet.

De fait, même si certains personnages naviguent dans les milieux New Age, le Testament des abeilles ne verse à aucun moment dans le fantastique. La science reste présente à chaque instant, et l’enquête s’appuie sur des explications rationnelles et scientifiques à propos des liens entre l’homme et la nature. Quant aux procédures policières, un gros travail journalistique doublé d’une immersion en police judiciaire leur donne des accents de vérité, et l’intrigue est menée avec habileté jusqu’au dénouement.

Même s’il a été publié en 2011 (mais sorti en poche ce printemps), Le Testament des abeilles reste d’une cruelle actualité, puisqu’il aborde une question qui n’a toujours pas été résolue : la disparition des abeilles. Ce polar bien ficelé est un vibrant plaidoyer en faveur de la nature et de la sauvegarde de la biodiversité, doublé d’une réflexion très argumentée sur les liens entre l’homme et la nature.

Dans son tout dernier roman, Le Voile des Apparences, toujours inspiré de son travail audiovisuel (son film Autisme, l’espoir a atteint 40 % d’audience sur France 5), Natacha Calestrémé renoue avec les aventures de Yoann Clivel en traitant de l’autisme et en revisitant le thème de l’après-vie. Après une série d’événements tragiques, Yoann Clivel doit se rendre dans un hôpital psychiatrique, où il fait la connaissance d’un jeune homme atteint d’autisme : celui-ci aurait la capacité d’entrer en relation avec une femme morte qui prétend avoir été assassinée. Délire d’un malade mental ou piste à prendre au sérieux ? L’arme du crime est en tout cas inattendue, et pourtant bien réelle (elle fait l’objet d’une affaire en cours).

Le testament des abeilles, Livre de Poche, juin 2015.

Le voile des apparences, Albin Michel, juin 2015.

Dominique Pialot et Pascal de Rauglaudre



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