Le travail a-t-il un sexe ?

Le réalisateur Martin Meissonnier est parti enquêter sur les relations femmes hommes au travail, il en est revenu avec un film qui fait du bien au moral.

Le travail a-t-il un sexe ? Question brûlante et plus que jamais d’actualité. Le réalisateur Martin Meissonnier, déjà auteur d’un documentaire sur le bonheur au travail, en a fait l’objet de son nouveau film. Il est parti à la découverte de femmes et d’hommes qui travaillent autrement, dans des entreprises et des administrations où les femmes sont reconnues et payées à leur juste valeur, et où l’équilibre devient la règle.

Faut-il rappeler cette dure vérité : dans le monde du travail, les femmes ont encore du mal à être considérées à l’égal des hommes. En matière de salaire, notamment, elles continuent de gagner 23 % de moins que les hommes en moyenne à l’échelle de la planète.

L’éducation encore trop stéréotypée, les difficultés à être prises au sérieux par la hiérarchie des entreprises, le sexisme ambiant et les contraintes de la maternité sont autant d’obstacles archi-connus à la carrière des femmes.

Pionnières de l’égalité

Le documentaire fait la part belle à quelques pionnières, qui ont gagné leur place avec talent et persévérance. En Angleterre, Dame Stephanie Shirley a fondé dans les années 60 Freelance Programmers, une entreprise d’informatique qui embauchait surtout des femmes, et a connu un succès sans précédent. « Quand elle a pris sa retraite, elle a mis sa fortune dans une école pour enfants autistes, et la visite de cette école est un des moments les plus émouvants du documentaire », confie Martin Meissonnier.
Claire Gibault, l’une des rares cheffes d’orchestre, évoque le machisme qui étouffe le milieu de la musique de haut niveau. Elle raconte comment, à force d’obstination, elle est parvenue à éclater le plafond de verre de son secteur d’activité pour diriger elle-même un orchestre.

Samantha Cristoforetti, la femme astronaute européenne ayant effectué le séjour le plus long dans l’espace (199 jours), témoigne avec bonheur de ses voyages en orbite, où le travail est tellement minuté qu’il n’y a pas de place pour le sexisme.

En dehors de ces wonder women, Martin Meissonnier s’intéresse aussi à des familles plus discrètes, où la mère poursuit sa carrière, tandis que le père reste au foyer à s’occuper des filles. À Paris, l’incubateur Paris Pionnières accompagne les femmes dans leur désir d’entrepreneuriat innovant et leur donne accès à des financements.

Le pays où l’égalité salariale est obligatoire

Le documentaire fait un détour par l’Islande : après la grande crise financière de 2008, le gouvernement a été dirigé pour la première fois par une femme. Celle-ci en a profité pour faire adopter une série de mesures très favorables aux femmes, notamment l’interdiction de payer les femmes moins que les hommes.

Autant de situations et de témoignages qui font la force de ce feel good movie. Certes, tout n’est pas rose, et il reste encore un très long chemin à parcourir avant d’atteindre une réelle égalité femmes hommes.
Mais cette galerie de femmes dynamiques et courageuses fait du bien au moral. « En réalisant ce film, j’ai pu mesurer la profondeur du gouffre entre les femmes et les hommes au travail », reconnaît Martin Meissonnier.« Le travail a-t-il un sexe ? » est diffusé sur la chaîne France 5.

Martin Meissonnier intervient au Parlement du Féminin qui aura lieu le 18 décembre à l’Opéra Comique.

Pascal de Rauglaudre

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