Les consommactrices prennent le pouvoir

La cause des femmes est-elle plus facile à défendre en 2016 ? Le point de vue d’Anne Ghesquière, fondatrice de Femininbio, magazine dédié à la consommation engagée et citoyenne.


Et si les consommactrices prenaient le pouvoir ? Femininbio, magazine dédié à la consommation engagée et citoyenne, en fait le pari. S’appuyant sur une technologie d’impression à bas coût, il s’est imposé dans le paysage de la presse, comme le prouvent sa diffusion, autour de 40 000 exemplaires, et sa forte reconnaissance sur Internet (800 000 visiteurs uniques du site par mois, près de 350 000 fans sur Facebook). Partenaire du Parlement des Entrepreneurs d’avenir, à Bordeaux en décembre dernier, Anne Ghesquière, sa fondatrice, a animé la table ronde « Consommons mieux pour être heureux ».


Entrepreneurs d’avenir – Pourquoi Femininbio était partenaire du Parlement ?


Anne Ghesquière – Quand j’ai lancé le magazine en 2008, j’ai cherché à appliquer de bonnes pratiques novatrices dans le management. Jacques Huybrechts nous avait alors identifiés comme un média engagé et responsable. C’est donc à ce titre qu’on s’était rencontrés, comme entreprise et média engagés, et depuis Femininbio a toujours soutenu le Parlement.

Consommons mieux pour être heureux, qu’est-ce que ça vous inspire ?

Ça ressemble à un oxymore ! Se demander si la consommation et le bonheur vont de pair, c’est une vraie question métaphysique. D’après les dernières études de consommation, les Français ne sont pas forcément pour consommer moins, mais plutôt consommer mieux. Et consommer mieux, pour 49 % d’entre eux, ça veut dire consommer des produits locaux, éco-labellisés, éthiques et moins polluants, c’est énorme ! Ceci dit, il faut se méfier de l’impression que les choses avancent vite, car les consommateurs du bio et de l’équitable vivent dans un microcosme : la prise de conscience est loin d’être généralisée. Mais la consommation éthique et responsable se développe, ce n’est pas qu’une vue de l’esprit.

Est-ce plus facile de défendre la cause des femmes en 2016 ?

Quand on cherche des entrepreneuses chefs de file de mouvements qui changent le monde, on a beaucoup de mal à en trouver. Des jeunes femmes entre 25 et 40 ans connues du grand public, il n’y en a pas tant que ça, même dans les startups, où les projets sont trop souvent portés par des jeunes hommes. Nous suivons des mouvements comme les Mompreneuses, à Montpellier, les Femmes de Bretagne, Maman travaille : ce sont des réseaux de femmes très impliquées, où elles se fédèrent pour être plus fortes. C’est ce qu’on appelle la sororité, une tendance qui se développe dans des groupes de parole et dans l’entrepreneuriat, pour s’entraider, s’échanger des adresses et des bons plans, optimiser ses coûts, choisir la bonne structure juridique, etc.

Comment encouragez-vous ces tendances dans Femininbio ?

Nous publions beaucoup de portraits de ce type de femmes. Nous relayons aussi les bonnes initiatives sur des business plus confidentiels émergents. Par exemple des femmes qui montent leur propre marque de cosmétiques bio, ou des structures autour de l’allaitement des bébés. Nous sommes aussi partenaires d’événements comme le Festival du féminin, à Paris, qui connaît un certain succès.



Quels sont vos projets pour l’année 2017 ?

En mai, nous allons fêter les 10 ans de Femininbio ! Nous sommes donc en train de réfléchir à un événement, pourquoi pas un Parlement des Entrepreneuses. À la rentrée, je sortirai un nouveau livre sur l’alimentation saine. Et puis j’ai aussi d’autres projets, mais ils sont encore confidentiels !

FEMININ BIO


Ouvrages d’Anne Ghesquière
:

Happy Detox, Eyrolles (2016)

Mon cahier Métamorphose à colorier, Eyrolles (2015), illustrations de Marie Ollier

Métamorphose, Eyrolles (2014), illustrations de Marie Ollier

My natural beauty book, Eyrolles (2014), avec Marie de Foucault


Propos recueillis par Pascal de Rauglaudre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je m'inscris à la newsletter