Les paysagistes se mobilisent aussi pour le climat

Protection de la biodiversité, atténuation du changement climatique, lutte contre les inondations : les impacts environnementaux et sociétaux des métiers du paysage sont largement positifs. Et pourtant, ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur, estime Catherine Muller, présidente de l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep). Elle souhaite profiter de la COP21 pour rappeler le rôle essentiel que jouent les paysagistes dans la construction du bien-être collectif.


Une étendue d’herbe, parsemée d’arbres, de buissons ou de plans d’eau : les espaces verts en milieu urbain ont bien sûr un attrait esthétique, mais pas seulement. « Une entreprise du paysage est destinée à faire du beau, mais aussi à jouer un rôle sociétal, en réalisant des lieux publics qui garantissent la mixité sociale, la santé, le bien-être », souligne Catherine Muller, présidente depuis 2013 de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep). Sans oublier la dimension environnementale : « Notre métier a un effet positif sur le réchauffement climatique et nous sommes porteurs de solutions rapides et efficaces », assure-t-elle.

Ces qualités sont trop souvent négligées, selon la dirigeante, mais qu’elle compte bien mettre en avant à l’occasion de la COP21, la Conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre. Des îlots de fraîcheur pour abaisser la température en ville, des arbres pour stocker les émissions de carbone ou des trames vertes pour protéger la biodiversité : les propositions des entreprises du paysage sont nombreuses et précises. « Contre les inondations, nous préconisons de construire des fossés de rétention pour récupérer toutes les eaux d’écoulement des surfaces imperméable. Ce sont autant de sujets de réflexion auxquels nous sommes liés », explique Catherine Muller. L’organisation professionnelle a d’ailleurs fait éditer un Guide climat pour sensibiliser les décideurs politiques et économiques à ces questions. Elle a également lancé une pétition pour promouvoir le rôle des espaces verts dans la lutte contre le réchauffement climatique.


De moins en moins de pesticides

L’Unep ne se contente pas de proposer des idées, elle agit également. « Nous sommes engagés dans le zéro produit phytosanitaire. Nous avons lancé le mot d’ordre et les entreprises du paysage ont joué le jeu », ajoute la présidente de l’organisation professionnelle. Même si des « trousses de secours » continueront d’exister dans les cas les plus problématiques, l’utilisation des pesticides est en train de devenir une exception. L’Unep travaille également avec des pépiniéristes pour observer les conséquences de l’évolution du climat sur les espèces végétales plantées.

Le programme des semaines à venir jusqu’en décembre s’annonce donc chargé. Mais Catherine Muller ne compte pas s’arrêter là. En plus des actions menées pendant la COP21, l’Unep organise le salon « Paysalia » à Lyon du 1er au 3 décembre, une autre manière de mettre en valeur l’activité de ces quelque 27 000 entreprises, qui, toutes ensemble, génèrent plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. « Ce grand rendez-vous de professionnels a pour but de montrer tout le poids de la filière et de donner le maximum de visibilité au monde du paysage », précise-t-elle. « Nous avons l’ambition d’être perçus comme de véritables acteurs de l’évolution de notre société, et nous voulons être systématiquement inclus dans la réflexion sur les schémas d’urbanisme, et ne plus passer derrière les travaux publics. Le patrimoine vert doit être reconnu comme un élément essentiel du bien-être collectif. » Pour que les pelouses, les bosquets et les plans d’eau soient enfin appréciés à leur juste valeur.




Catherine Muller interviendra lors du Parlement des Entrepreneurs d’avenir le vendredi 4 décembre 2015 à l’Unesco.

Les Entreprises du paysage

Le manifeste : Des jardins pour le climat

Texte Pascal de Rauglaudre

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