Anne-France Bonnet – Nuova Vista
Anne-France Bonnet dirige Nuova Vista, un cabinet de conseil en développement durable, et anime un groupe d’Entrepreneurs d’avenir sur l’évaluation et l’impact sociétal.
L’activité de votre cabinet Nuova Vista est résolument tournée vers le développement durable. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos engagements au quotidien en matière de RSE ?
Impliquée depuis 2002 dans l’accompagnement des directions d’entreprise pour une meilleure intégration dans la société et l’environnement, mes engagements au quotidien s’articulent autour de 2 axes : la cohérence du fonctionnement interne du cabinet, et son implication active dans divers leviers d’influence de la RSE dans les milieux économiques.
Au sujet de la cohérence de notre fonctionnement interne, après une 1ère période de principes non formalisés sur les basiques (transports, déchets, relations et conditions de travail), nous mettons en place une démarche de responsabilité plus formelle avec les structures qui partagent notre lieu de vie rue du Louvre, toutes dédiées aux enjeux du développement durable, et qui regroupent une trentaine de consultants.
Au sujet de l’influence, qui fait partie intégrante de nos engagements, nous dédions 20% de notre temps dans des mouvements de diffusion de la RSE :
– Le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants), étant moi-même JD. Je suis impliquée dans 2 commissions nationales, la première sur la Performance Globale (la vision CJD de la RSE, adaptée aux PME-TPE), la seconde sur l’Engagement Sociétal des PME.
– La Commission ISO 26 000 : une instance de normalisation des démarches de RSE, espace de dialogue croisé avec les politiques, les universitaires, et les milieux économiques.
– Et bien sûr le réseau des Entrepreneurs d’avenir !
Le groupe que vous animez travaille depuis plusieurs mois à une action inédite : l’évaluation du capital immatériel d’entreprises d’avenir. Pouvez-vous nous rappeler la genèse de cette action, ses objectifs et son état d’avancement ?
Si les démarches de responsabilité sociétale des entreprises tendent à s’aligner, notamment grâce à la récente norme internationale ISO 26 000, elles restent par essence étroitement liées au contexte particulier de chaque entreprise et sont donc difficilement évaluables par un label ou autre. Toute démarche de responsabilité est unique.
Par ailleurs, à l’instar des travaux de la commission Stiglitz, on sent bien que les indicateurs financiers classiques ne suffisent plus à rendre compte de la performance globale d’une entreprise.
Notre groupe de travail s’est donc penché depuis plusieurs mois sur le concept de “capital immatériel”. Né dans les années 1990, ce concept définit tous les constituants de l’entreprise qui ont de la valeur mais qui ne figurent pas dans son bilan. Plus précisément, cela revient à dire que l’éthique, le respect des engagements, la protection des individus et de l’environnement, …, peuvent attester des performances d’une entreprise, aux côtés de sa valorisation économique.
3 Entrepreneurs d’avenir se sont lancés via une méthode proposée par Goodwill Management, ce qui nous permettra peut-être de mieux approcher la part de responsabilité dans la valeur des entreprises.
Quels résultats attendez-vous de cette action qui sera présentée le 12 mai 2011 à Nantes lors du prochain Parlement des Entrepreneurs d’avenir ?
La prise de conscience que les indicateurs financiers classiques ne sont plus appropriés pour envisager la valeur d’une entreprise aujourd’hui, face au défi du développement durable.
L’accélération des réflexions pour une nouvelle comptabilité, que certains appellent improprement « comptabilité verte ».