Comment faberNovel fabrique du nouveau

La société fondée en 2003 par Stéphane Distinguin est à la fois un cabinet conseil et une société d’essaimage, ou « excubateur ».

La société fondée en 2003 par Stéphane Distinguin est à la fois un
cabinet conseil et une société d’essaimage, ou « excubateur ».

Tout est dit dans le nom choisi par Stéphane Distinguin lorsqu’en 2003, il crée sa société de conseil avec quelques associés. faberNovel, du latin « fabriquer du nouveau », est tout entière dédiée au lancement de projets innovants.

« J’ai créé faberNovel porté par une pulsion de liberté, une envie d’aventure et de grand large, appliquée au monde de l’entreprise », analyse l’entrepreneur. « Mes études en école de commerce (ESCP) m’ont montré qu’il était possible d’adopter une approche design pour les activités économiques, et faberNovel est la plate-forme que j’ai imaginée pour pouvoir exercer ce métier de designer de services. »

Bâtie autour de compétences en stratégie, organisation, innovation, assistance et maîtrise d’ouvrage, prospective, veille, identification et anticipation de tendances technologiques, plutôt qu’à partir d’un modèle économique, l’entreprise est à la fois un cabinet de conseil, organisée en trois pôles : organisation, conception et exécution, et une structure d’essaimage.

Dès ses débuts en 2003 et sa labellisation « jeune entreprise innovante », faberNovel s’est focalisée sur les sujets de la ville et des transports de demain, en mêlant nouveaux produits et services numériques. « Le numérique, qui en 2003 était un sujet de direction des systèmes d’information, est devenu un sujet de direction générale, synonyme de croissance et de différenciation stratégique », observe son fondateur.

Un pont entre start-up et grands groupes

faberNovel travaille à la fois avec de grands groupes (les deux-tiers du CAC40), des PME et des jeunes pousses ; l’un de ses objectifs consiste d’ailleurs à mettre les uns en contact avec les autres. Tout autant que de fonds, c’est de premiers clients que les jeunes pousses ont besoin. Quant aux grands groupes, ils ont bien besoin de l’inventivité et l’agilité qui caractérisent les start-up. « Le CAC40 compte plusieurs entreprises centenaires alors que dans le Dow Jones, seul General Electric atteint l’âge vénérable de 102 ans », remarque Stéphane Distinguin.

Mais seuls les grands groupes – Essilor, la SNCF, la RATP, LVMH, L’Oréal, Generali…- sont à proprement parler clients de faberNovel, qui affiche pour 2013 un chiffre d’affaires de 10 M € et une cinquantaine de projets menés chaque année par ses 80 salariés. « Avec les petites, nous travaillons selon d’autres modèles, plus proches du partenariat », explique Stéphane Distinguin.


L’excubateur projette loin les idées nées en son sein

Après une phase de conception et d’assistance à maîtrise d’ouvrage par faberNovel, les projets peuvent être développés par le client, ou exploités au sein d’une entité créée à cet effet, ou encore développés en interne par faberNovel qui les lance par essaimage.

Dans ce cas, « on crée des projets en interne, puis on fonde une filiale qu’on aide à devenir une société opérationnelle et autonome », précise Stéphane Distinguin.

faberNovel fonctionne alors comme un « excubateur » de projets, un terme choisi dès la naissance de faberNovel en référence à celui d’incubateur en vogue à la fin des années 1990. « Plutôt que d’aller chercher un petit truc à l’extérieur pour le faire grandir à l’intérieur, on prend quelque chose à l’intérieur et on le projette le plus loin possible au-dehors lorsqu’il est mûr », explique Stéphane Distinguin.

Ce fut le cas dès la naissance de faberNovel avec Digitick, pionnier du ticketing mobile revendu à Vivendi, et ça l’est aujourd’hui par exemple avec Bureaux à Partager (BAP). Au total, faberNovel détient des participations dans 20 start-up.


Poursuivre l’internationalisation et se structurer

Déjà implantée à San-Francisco (via un incubateur accueillant 70 start-up) et à Moscou, faberNovel ne compte pas en rester là. D’autres pays devraient donc être annoncés dans l’année, plusieurs options sont ouvertes (Londres, Bengalore, Allemagne…). « Puisque nous accompagnons des groupes implantés dans le monde entier, nous devons être en mesure de les accompagner partout », observe Stéphane Distinguin. « De plus, il est essentiel de montrer que ce qui a été inventé en France peut fonctionner ailleurs. »

Afin de favoriser le déploiement du groupe, l’entrepreneur souhaite également poursuivre la structuration de ses activités et travailler les articulations entre le conseil, l’opérationnel et l’investissement. Pour ce faire, un véhicule agréé doit être créé et abrité dans une structure dédiée.
Adopter une structure plus classique pour mieux continuer d’inventer…

FABERNOVEL

Dominique Pialot & Pascal de Rauglaudre

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