La France a besoin de start-ups industrielles et circulaires

Eléonore a co-fondé le Collectif Startups Industrielles France pour promouvoir et faire évoluer l’écosystème en faveur des projets industriels circulaires par le biais d’actions concrètes.

 

Vous avez co-fondé le Collectif Startups Industrielles France en plus de votre poste au sein d’une ETI. Quelle en est sa vocation ?

Eléonore BLONDEAU : Association d’intérêt général, le Collectif a pour vocation de faire connaître l’existence des startups industrielles et d’accompagner l’évolution de l’écosystème startup en faveur de l’amorçage industriel, dans une démarche d’économie circulaire.

Le 10 janvier dernier, le Collectif a mobilisé à Paris plusieurs acteurs de l’industrie française, de son financement et de sa relocalisation. Comment la France peut-elle à la fois relever le pari d’une réindustrialisation à marche forcée et s’engager à une sobriété écologique ?

En effet, en collaboration avec la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale et Le French Impact, nous souhaitions présenter quelles étaient les actions à mener pour réconcilier l’industrie et la finance au service de l’impact. Cela se joue à deux niveaux :

  • Celui de la transformation des PME/ETI qui doivent intégrer le numérique, l’impact environnemental et social et la souveraineté sur toute leur chaîne de valeur ;
  • Celui de l’industrialisation des startups industrielles qui doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement financier, foncier et humain pour chacune des 3 étapes de leur développement : R&D/Prototypage ; Pré-industrialisation ; Grande série.

Cette réconciliation c’est ce qu’Anaïs Voy-Gillis et Olivier Lluansi ont appelé la #RenaissanceIndustrielle. Une industrie qui produit moins mais mieux, qui intègre les 7 piliers de l’économie circulaire sur l’ensemble de sa chaîne de valeur et qui est orientée usage et non technologie c’est-à-dire qui cherche la meilleure façon de répondre à un problème. Cela peut se faire par l’innovation technologique mais aussi par les autres types d’innovation à savoir :

  • Innovation de produit, de service ou d’usage : améliore les produits/services/usages existants ou en introduit de nouveaux.
  • Innovation de procédé ou d’organisation : change la manière dont l’entreprise organise son travail et sa chaîne logistique.
  • Innovation marketing & commerciale : change la présentation, la distribution, la tarification, la promotion de l’offre…
  • Innovation de business model : réorganise la structure des revenus et des coûts.
  • Innovation sociale : répond à des besoins sociaux, tant dans ses buts que des modalités.

Enfin c’est une industrie qui s’inscrit dans les territoires et dans une logique de co-construction.

Nous listons dans notre Manifeste un certain nombre d’actions concrètes qui permettraient d’accélérer cette évolution, n’hésitez pas à le consulter.

Quelles sont les prochaines étapes pour le collectif ? Qui cherchez-vous à mobiliser ?

En moins d’1 an nous avons réussi à ce que le terme « startup industrielle » soit officiellement reconnu et même repris dans le Plan #France2030 c’est déjà une grande avancée au regard de l’ancienneté du mouvement « Frenchtech ». Nous pouvons aussi constater que le Plan a bien intégré le fait qu’il y avait 2 sujets : celui de la transformation et celui de l’industrialisation.

Cette année nous allons continuer de démocratiser ce qu’est « l’industrie d’aujourd’hui » et d’évangéliser le vocabulaire, les étapes, les acteurs et les besoins de cet écosystème afin que le « monde startup » et celui de l’industrie ne fasse plus qu’un.

Opérationnellement cela se traduit dans les grandes lignes par :

  • Présence lors d’événements dans tous les territoires pour rencontrer les acteurs de l’enseignement, CCI, Métropoles, Région et acteurs de l’accompagnement (incubateurs, accélérateurs, fablabs…) et bien sûr échanges réguliers avec le gouvernement pour la vision nationale ;
  • Co-construction avec BPI France d’outils de financement en fonds propres pour la phase de pré-industrialisation + Rédaction d’un livre permettant d’asseoir un glossaire commun à travers l’écosystème ;
  • Co-construction avec Banque des Territoires, Territoires d’industrie, La Frenchtech, France Industrie d’un accompagnement visant à créer au moins 1 lieu Repères de l’Industrie par Région ;
  • Identifier les acteurs avec qui simplifier la lisibilité et la mise en œuvre de la réglementation. Projet qu’on a appelé « Guichet unique réglementaire».
  • Organiser des rencontres conviviales entre les membres dans toutes les Régions pour créer des liens et faire se rencontrer les acteurs locaux issus du monde de la startup et de l’industrie.

Parmi nos membres nous avons aussi bien des porteurs de projet de startup industrielle, des sous-traitants, des accompagnants que des « citoyens professionnels » souhaitant contribuer à la mission du Collectif…donc la porte est ouverte à tous ! N’hésitez pas à nous contacter 😊

Aujourd’hui vous êtes également New Project Manager au sein d’ETERNITY SYSTEMS, quels liens faisaient vous entre ces deux activités ?

En effet, la cession de l’activité CleanCup fin 2019 m’avait laissé 2 frustrations :

  • Que les startups industrielles n’aient pas la même qualité d’accompagnement que les startups numérique et de service ;
  • De n’avoir pu aller au bout de l’usage unique et développer les différents produits que j’avais en tête.

Le CSI France répond à la première et ETERNITY SYSTEMS, à la deuxième ^^.

Dans les deux cas, il s’agit d’encourager et contribuer au développement d’une industrie circulaire, souveraine, à travers les territoires, reposant avant tout sur la sobriété.

Le secteur du packaging, du fait de ses enjeux stratégiques sur l’impact environnemental mais aussi son rôle essentiel dans nos modes de consommation, fait l’objet d’ambitions fortes définies dans les Lois AGEC, EGALIM et Climat.

Avec plus de 25 ans d’expérience en lavage industriel, transport et logistique pour l’agroalimentaire, ETERNITY SYSTEMS a souhaité mettre son savoir-faire au service du réemploi, du vrac et de la consigne. Cela passe notamment par le développement d’un réseau régional de centres de lavage industriel qui permettront d’une part, de limiter l’impact carbone lié au transport mais aussi, de créer des emplois locaux, non délocalisables. Aussi la taille du groupe permet d’apporter aux industriels souhaitant se lancer sur ce secteur, un acteur de confiance qui saura les accompagner dans la montée en puissance, rapide, de ces nouveaux modes de consommation que ce soit pour la grande distribution, la restauration commerciale et collective ou encore l’événementiel.

Au-delà  de son cœur d’activité, ETERNITY SYSTEMS met en place une stratégie RSE pour que le fonctionnement de l’entreprise s’inscrive également dans cette démarche environnementale, sociale et sociétale.

Accompagner la transformation de cette entreprise est un vrai challenge pour moi car les méthodes de travail et les modes de pensé sont complètement différents de ceux pratiqués dans l’écosystème startup néanmoins cela permet de doper les solutions que nous portons au sein du Manifeste des Solutions du Collectif Startups Industrielles France lorsque nous évoquons les relations ETI/Grands groupes – Startups, et de garder un pied dans l’opérationnel ! A l’inverse, pour accompagner cette transformation, mon engagement au sein du CSI France, mais aussi de la Fondation Solar Impulse, permet de s’entourer des startups cleantech les plus performantes pour cette transition. Gagnant-Gagnant 😊

Pour conclure, quand je vois la vitesse à laquelle une entreprise de cette taille mais aussi la politique industrielle nationale (cf Plan France 2030) peut évoluer, je me dis que la collaboration entre les producteurs, les consommateurs et les citoyens est la clé de la Renaissance Industrielle !

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