Recycler c’est tendance !

Hier considéré comme dévalorisant voire ringard, la tendance vintage bat son plein. Soucieuses de ne pas laisser distancer par les nouveaux concepts responsables qui fleurissent sur le net, les marques et grands distributeurs occupent aujourd’hui le terrain de la récup.


Hier considéré comme dévalorisant voire ringard, la tendance vintage bat son plein. Soucieuses de ne pas se laisser distancer par les nouveaux concepts responsables qui fleurissent sur le net, les marques et grands distributeurs occupent aujourd’hui le terrain de la récup.

Avec la crise les consommateurs plébiscitent de plus en plus le marché de l’occasion. Les acheteurs les plus engagés souhaitent de leur côté, consommer « responsable » et citoyen. Ces consom’acteurs sont nombreux à attendre des distributeurs des solutions, des idées pour lutter contre le gaspillage.

Les enseignes ont compris la nécessité de proposer des modes de consommation « alternatifs », moins gourmands en ressources naturelles et plus économiques. Le best seller Cradle to Cradle littéralement « du berceau au berceau », récemment traduit en français, s’inscrit dans ce contexte. L’ouvrage a développé une thèse en observant le cycle de la nature qui fonctionne en circuit fermé où tout déchet finit par devenir nutriment. Les auteurs, pionniers de l’écologie industrielle, encouragent les entreprises à réfléchir au cycle d’usage de leurs produits, qui au lieu de finir déchets, redeviendront tôt ou tard matières premières, selon le fameux principe des 4 R : réduire, réutiliser, réparer, recycler.

Consommer durable

Les concepts fleurissent donc ça et là pour inciter le consommateur à acheter puis ramener pour… mieux consommer.
Parmi les initiatives les plus connues, on peut citer l’enseigne Uniqlo qui a mené initialement au Japon son programme RTP -Recyclage Tous Produits- avant de le développer en Europe. Les clients sont invités à faire don des vêtements dont ils ne servent plus qui sont ensuite proposés aux plus défavorisés. Une action qui a permis de fournir 3,13 millions de vêtements aux populations réfugiées, sinistrées ou aux mères d’enfants en bas-âge.
En France, le BHV a organisé récemment son premier vide dressing il y a quelques mois alimenté par les vêtements déposés par ses clients.
Idem chez Monoprix qui s’est aussi lancé dans l’aventure en organisant en octobre dernier dans ses magasins une collecte de vêtements d’occasion au profit d’Emmaus. Les vêtements trop usagés ont été recyclés pour produire de nouvelles matières dont des isolants thermiques.

Des vieilles bottes Bata reprises contre un bon d’achat de 10 euros en passant par les éditions bi-annuelles Trocathlon organisée par Décathlon ou les baskets usagées collectées par Nike « Reuse a shoe »… les exemples sont légion.

Les enseignes les plus trendy n’échappent pas à la règle à l’instar des jeans APC dont les modèles récupérés sont retraités avec du savon de Marseille, puis customisés et revendus avec les initiales de leur premier propriétaire en gage de “traçabilité” de l’histoire du vêtement.

Récupération marketing ou volonté d’inciter le consommateur à consommer durable ? La frontière reste floue. Une chose est sûre les acteurs du commerce prennent conscience de leurs responsabilités sociétales et y voient aussi l’opportunité de créer un nouvel espace de dialogue avec un client qui souhaite aussi se donner bonne conscience.
Reste à espérer que la multiplication de ces programmes contribuera à transformer une niche en un véritable exercice de consommation collaborative.

Sandrine L’Herminier
Experte du réseau Entrepreneurs d’avenir

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