Tarkett : l’économie circulaire appliquée aux sols

Les sols que nous foulons tous les jours sont pavés de substances toxiques, mais ce n’est pas une fatalité ! Anne-Christine Ayed, vice-présidente Recherche, Innovation et Environnement du groupe Tarkett, décrypte la stratégie d’innovation durable de ce spécialiste mondial des sols.

 

« Sous tes pieds il y a l’enfer », dit la chanson, et cet enfer est pavé de substances toxiques. Dalles de moquettes, linoléum, parquets flottants, ces sols que nous foulons tous les jours au bureau, à la maison, à l’hôpital, contiennent des produits chimiques risquant d’être nocifs pour la santé et l’environnement. Et ils ne sont pas tous recyclables.
Un défi de taille pour l’industrie des revêtements de sols, mais un défi que Tarkett est en passe de relever avec un certain succès. Ce spécialiste mondial des sols, qui emploie 13 000 personnes dans le monde et vend 1,3 million de m2 de sols par jour, a fait de l’innovation environnementale un facteur essentiel de sa croissance organique.

Cradle to Cradle

Premier pilier de cette stratégie : l’éco-conception. Tarkett conçoit ses produits en suivant le principe du Cradle to Cradle® (du berceau au berceau), pour dépasser le stade de la fin de vie. L’entreprise s’est inspirée des recherches de Michael Braungart, spécialiste de l’économie circulaire et auteur du livre Cradle to Cradle. Créer et recycler à l’infini (Éditions Alternatives, 2011), et des travaux de la Fondation Ellen MacArthur.
« Notre démarche d’économie circulaire va au-delà du buzzword, insiste Anne-Christine Ayed, vice-présidente Recherche, Innovation et Environnement du groupe Tarkett. Notre dalle modulaire iD Revolution, par exemple, contient plus de 83 % de matières premières recyclées, rapidement renouvelables ou abondantes dans la nature. Cette dalle est la première dans son secteur à recevoir une certification Cradle to Cradle Gold. »
Le deuxième pilier s’articule autour de la facilité de pose et d’entretien, deux activités qui présentent aussi des risques pour la santé et l’environnement. Il comprend plusieurs dimensions : manipulation plus aisée des matériaux, entretien avec des produits sains pour la santé et l’environnement, maintenance allégée, cycle d’usage allongé.
« C’est une préoccupation croissante des architectes qui travaillent avec nos produits. Pour cette raison, nous travaillons sur les connexions entre les modules que nous produisons pour qu’elles n’aient pas besoin de colle, ou alors une colle non permanente, ce qui garantit une meilleure réutilisation en fin d’usage. »

3000 ingrédients analysés

Par ailleurs, pour sélectionner des matériaux de qualité et concevoir des produits respectueux de la santé et de l’environnement, depuis 2010, Tarkett a fait évaluer plus de 3000 matériaux selon les critères du Cradle to Cradle® par un organisme tiers (EPEA). En parallèle, cela a conduit à retirer les phtalates de ses produits avant que le sujet ne soit sur la table des instances européennes : « Comme nos produits sont utilisés à l’intérieur des logements et des bureaux, nous les avons reformulés pour obtenir des émissions de Composés organiques volatiles (COV) 10 à 100 fois inférieures aux normes européennes et internationales, c’est-à-dire quasiment indétectables pour certains. »
Une décision pionnière qui a permis à Tarkett d’anticiper assez tôt la recyclabilité de ses produits sur le long terme. « La durée d’usage d’un revêtement de sol étant de 10 à 30 ans, les sols en fin d’usage que nous allons commencer à récupérer en Europe, contiennent encore des substances non réglementées. Mais bientôt, ils ne contiendront que des produits qui obéissent à REACH [réglementation européenne sur les utilisations industrielles des substances chimiques]. »
À l’avenir, Tarkett va approfondir les technologies du recyclage pour atteindre des taux de pureté plus élevés des recyclats, comme les fibres de polyamide des moquettes, et augmenter ainsi le taux de recyclabilité de ses produits en fin d’usage.

 

Pour en savoir plus sur la politique de développement durable de Tarkett

 

Pascal de Rauglaudre

 

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