The Human Safety Net : comment Generali incite ses collaborateurs à s’engager

Avec sa nouvelle fondation The Human Safety Net, le Groupe Generali s’implique auprès des populations vulnérables, familles pauvres et personnes réfugiées. Mais c’est aussi un moyen de proposer à ses collaborateurs de s’engager pour une cause de leur choix. Décryptage de ce programme d’un nouveau genre, par Élise Ginioux, directrice de THSN France.

 

Entrepreneurs d’avenir – Quelle est la philosophie générale de THSN ?

Élise Ginioux – The Human Safety Net, lancé à l’automne 2017, reflète l’ambition de Philippe Donnet, le nouveau directeur général Monde de Generali. Celui-ci voulait un projet ayant un impact sociétal fort, avec des actions susceptibles d’être dupliquées dans tous les pays. Un appel à projet a été lancé auprès des collaborateurs et des agents généraux du groupe. Ils ont soumis de nombreuses idées et ont voté. Beaucoup d’entre eux cherchaient à donner du temps à une cause, et THSN est tombé à point nommé. Ce qui est ressorti de cette consultation, c’est la volonté d’accompagner des personnes vulnérables et d’enrayer la reproduction de la pauvreté entre générations, à travers trois volets d’engagement.

En quoi consistent ces trois volets ?

Le premier vise à soutenir les familles avec des enfants de moins de six ans. Le deuxième aide les personnes réfugiées, titulaires d’un statut de protection internationale, à devenir autonomes du point de vue économique, en développant un projet d’entreprise, par exemple. Enfin, le troisième accompagne les bébés qui souffrent d’asphyxie à la naissance. Dans les faits, chaque pays est libre de travailler sur les programmes qu’il souhaite. En France, nous avons choisi les familles et les réfugiés.

De quels moyens humains et financiers disposez-vous ?

Ils sont importants. Nous avons une équipe dédiée et une enveloppe budgétaire globale, bien sûr. Mais ce qui compte pour nous, c’est la chaîne de solidarité des collaborateurs et des agents généraux : « on est plus fort ensemble ! » Ils peuvent être mentors pour accompagner les réfugiés dans le programme d’incubation, ou intervenir auprès des familles pour organiser des sorties par exemple. Nous accueillons toutes les bonnes volontés et nous visons à terme 350 à 500 volontaires, pour un engagement de quelques heures ou plusieurs mois.

Concrètement comment THSN agit sur le terrain ? Vous distribuez des fonds ?

Il s’agit de soutenir financièrement des associations et de favoriser l’engagement de nos collaborateurs et réseaux de vente. Pour les familles, THSN travaille avec des associations qui font sens localement : Apprentis d’Auteuil, Intermèdes Robinson, Restos du cœur Bébé… Nous avons financé neuf Maisons Generali des familles à travers toute la France, avec un programme intégral d’aide à la parentalité : cuisine, accueil pour les bébés, psy, puériculture, distribution de vêtements et d’aliments… En 2018, près de mille parents et 900 enfants de moins de six ans en ont bénéficié. Et chacune de ces Maisons est accompagnée d’un parrain ou d’une marraine, collaborateur ou membre de nos réseaux de vente.
Pour les réfugiés, nous agissons pour le moment en région parisienne. Nous développons avec les associations Singa et Wintegreat des programmes d’incubation pour des promotions de 15 à 20 réfugiés. En 2018, nous avons offert une formation à 147 réfugiés, incubé 40 candidats, et accompagné 96 vers l’employabilité. À la fin de l’année, 22 réfugiés avaient une sortie positive, c’est-à-dire un job ou une formation professionnalisante. Pour une première année, c’est plutôt un bon résultat !

Comment mesurez-vous l’implication des collaborateurs et forces de vente ?

Une plateforme web centralise toutes les actions menées par les pays. Les collaborateurs de tous les pays peuvent s’y inscrire, à commencer par tous les top managers du groupe : ils doivent donner l’exemple en s’impliquant dans le bon déroulement du projet ! 100 % des top managers de Generali France sont donc inscrits sur la plateforme THSN, et 1600 collaborateurs, soit 23 % du total, se sont déjà manifestés.

Et pour 2019, quels sont vos objectifs ?

Nous avons plusieurs ambitions. Nous visons l’ouverture de cinq Maisons Generali des familles supplémentaires. Par ailleurs, THSN vient de signer un protocole d’accord avec la Mairie de Montreuil, le Medef et un réseau d’entreprises locales, pour monter un incubateur destiné aux entrepreneurs réfugiés sur ce territoire. Il devrait être inauguré cet été et pourrait être dupliqué dans d’autres villes. Enfin nous voulons aussi développer l’engagement des collaborateurs sur la plateforme, pour atteindre les 100 % à l’horizon 2021.

 

Toutes les infos sur The Human Safety Net France

 

Pascal de Rauglaudre

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