Tu seras ingénieure,
ma fille

Si les métiers d’ingénieurs n’intéressent pas les filles, c’est parce qu’elles ne les connaissent pas. Une lacune que l’association Femmes Ingénieurs comble en intervenant dans les collèges et lycées.

 

Combien y a-t-il de femmes ingénieures en France ? 200 000 environ, soit 22 % du total des ingénieurs, un taux qui n’a été atteint que l’année dernière, en 2016. C’est bien peu.
Les raisons de ce résultat médiocre sont bien connues. Le stéréotype selon lequel les métiers d’ingénieurs sont des métiers de garçons a la vie dure. Les enseignants ne sensibilisent pas assez les élèves au contenu de ces métiers, et les parents ne poussent pas leurs filles vers les formations scientifiques.

« Les filles ont besoin de se projeter dans des métiers concrets, décrypte Aline Aubertin, présidente de l’association Femmes Ingénieurs, et directrice des achats de General Electric Healthcare France. Or elles ne savent pas ce que signifie ‘être ingénieur’. C’est vrai que ce métier varie beaucoup selon les postes et les entreprises, et il n’est pas non plus le même tout au long de la vie. »

 

Informer les jeunes filles

Femmes Ingénieurs, qui existe depuis 1982, s’est donc donné pour mission de changer cette situation. Elle accueille des femmes ingénieures et scientifiques, et des personnes morales : grandes entreprises (GE, Engie, RTE, Nexter, Orange, la Fondation L’Oréal et Sopra Steria ), associations (Cercle Interelles), et institutions (Universcience, qui regroupe la Cité des sciences et le Palais de la découverte).

Une de ses missions consiste à faire la promotion des métiers d’ingénieur auprès des jeunes filles scolarisées, avec l’agrément du ministère de l’Éducation nationale : « Nos 500 ambassadrices effectuent en moyenne une intervention par jour dans les lycées et collèges de tout le territoire français. »

Il y a 10 ans, Femmes Ingénieures a lancé avec Orange l’opération Shadowing Day. Le but : une lycéenne suit comme son ombre une ingénieure professionnelle en situation de travail pendant toute une journée. « L’expérience est très enrichissante pour les lycéennes. Elle montre que lorsqu’on prend la peine d’expliquer la réalité et la diversité du job d’ingénieur, le commercial, les achats, la recherche, le travail en équipe, cela suscite un véritable intérêt chez les filles », explique Aline Aubertin.

 

Des femmes ingénieures mises en avant

Au-delà du milieu scolaire, l’association veille à mettre en valeur les femmes ingénieures et scientifiques dans le monde du travail, et elle mène des actions de lobbying auprès des institutions nationales, dans les ministères de l’Éducation nationale et des Affaires sociales et du Droit des femmes, et internationales. « Nous valorisons notre spécificité d’ingénieures, notre savoir-faire, nos expertises, en travaillant étroitement avec les entreprises. Depuis l’adoption de la loi Copé-Zimmermann, ces missions ont pris davantage d’importance. »

Si la loi Copé-Zimmermann a permis de faire entrer des femmes dans les conseils d’administration, les entreprises ont tendance à privilégier des profils de financières et de juristes. Femmes Ingénieurs aide donc les ingénieures à mettre en avant dans leur CV ce que leur expérience peut apporter à un conseil d’administration. Elle soutient aussi tout ce qui peut améliorer la visibilité des femmes, en participant notamment au jury de prix, comme le Trophée des femmes de l’industrie.

Comme le rappelle Aline Aubertin, les ingénieures sont très recherchées par les entreprises, qui cherchent à rendre leurs équipes plus mixtes : « Les débouchés sont énormes, les salaires attrayants et il y a peu de chômage. Il n’y a pas de raison que les filles en soient exclues ! »

 

FEMMES INGENIEURES

 

Pascal de Rauglaudre

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