Chez Woodenha, le bois ne brûle plus

En douze ans, Woodenha a mis au point des techniques efficaces pour protéger le bois contre les incendies, ce qui lui a permis de participer à plusieurs projets de prestige. Explications.

 

Si seulement Notre-Dame avait connu les solutions Woodenha… Cette Pme nantaise est en effet spécialisée dans la protection passive contre l’incendie.

Ses clients : les producteurs du bois de construction et de ses dérivés, c’est-à-dire tous les matériaux à base de lignine et de cellulose. Ils lui apportent leurs éléments en bois, et Woodenha modifie leur réaction au feu pour satisfaire aux contraintes réglementaires de la construction.

Pour ignifuger le bois, Woodenha a recours à deux techniques. La première est l’imprégnation en autoclave vide et pression : le bois est immergé dans une machine contenant un liquide. Une pression est appliquée pour forcer le liquide à rentrer dans le bois et en modifier les propriétés. Puis le bois est séché pour revenir à des conditions normales d’utilisation.

La seconde méthode consiste à appliquer un vernis ou une peinture dotés de propriétés spéciales vis-à-vis du feu. Ces finitions dites intumescentes gonflent à la chaleur et créent un bouclier thermique sur le support pour résister aux flammes.

Protection éternelle

Ces deux techniques, qui peuvent être combinées, protègent le bois à l’intérieur sans limitation de durée. « L’ignifugation est pérenne, surtout quand elle est faite en autoclave. Les produits utilisés en phase aqueuse sont inorganiques », explique Jean-Baptiste Aurel, créateur de l’entreprise en 2006 et ingénieur spécialisé dans les technologies du bois. « C’est comme si on traitait à l’eau de mer : pensez au bois flotté sur les plages, il ne peut pas brûler tellement il est imprégné de sel. »

Ce bois traité convient à toutes sortes d’utilisation : panneaux, lambris, plafonds acoustiques, pour la décoration d’intérieur, bardages à l’extérieur. Woodenha est aussi très impliqué dans la protection des œuvres d’art, pour les musées, les cathédrales et les centres historiques. Le groupe élabore des protections spécifiques qui doivent satisfaire leurs plans d’urgence.

Plus inattendu, Woodenha compte aussi parmi ses clients les industriels du transport ferroviaire et maritime, gros consommateurs de panneaux ignifugés pour les planchers en contre-plaqué des TGV, RER, métro, tramways, navires…

Le Louvre et le vin

Parmi les réalisations iconiques de Woodenha, les plafonds du Carrousel du Louvre, livrés en novembre 2016. « Il s’agissait de revaloriser le volume du foyer du Carrousel du Louvre avec un nouveau plafond. L’entrée principale, sous la Pyramide, a été aménagée avec 1100 pièces en chêne fumé ignifugées par application d’un système intumescent. »

Autre bâtiment célèbre : la Cité mondiale du vin à Bordeaux. « Le bois y est omniprésent, en contre-plaqué, étagères, tubes en carton replaqués avec du chêne dans l’auditorium principal. Tous ces éléments ont été ignifugés grâce à nos méthodes. C’est une véritable prouesse technique ! »
Enfin, grâce à ses bons classements de réaction au feu, Woodenha a pu pénétrer le marché très compétitif des chantiers de la péninsule arabique, comme l’aéroport d’Abu Dhabi.

 

Woodenha

Pascal de Rauglaudre

 

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