ADN et SEB partenaires contre le gaspillage non alimentaire

Pour atteindre leurs objectifs de RSE, les entreprises peuvent avoir intérêt à s’appuyer sur l’expérience des associations de solidarité. C’est le cas du groupe SEB, qui s’est engagé dans un partenariat avec l’Agence du don en nature.

Pour atteindre leurs objectifs de RSE, les entreprises peuvent avoir intérêt à s’appuyer sur l’expérience des associations de solidarité. C’est le cas du groupe SEB, qui s’est engagé dans un partenariat avec l’Agence du don en nature.

Comme tous les fabricants de produits de grande consommation, le Groupe SEB, leader mondial du petit électroménager, est confronté à un dilemme : que faire des fins de série invendues ? Depuis quelques années, SEB a choisi d’en faire don aux populations démunies, via la Fondation SEB.

La fondation ne distribue pas elle-même les invendus, elle les remet à l’Agence du don en nature (ADN), une association fondée en 2008 et reconnue d’intérêt général, pour collecter et redistribuer les produits neufs non alimentaires. « Nous stockons dans nos entrepôts tous les produits offerts par nos partenaires industriels, avant de les acheminer vers les régions de distribution, explique Stéphanie Goujon, déléguée générale et fondatrice d’ADN. Pour la distribution proprement dite aux populations bénéficiaires, nous passons des conventions d’engagement avec des associations qui en ont l’habitude. »

Le soutien de la Fondation SEB à ADN prend plusieurs formes. Elle pourvoit financièrement à ses frais de fonctionnement grâce à une dotation annuelle. Elle lui cède une partie des invendus de SEB (entre 2/3 et 3/4), dont la valeur marchande oscille selon les années entre 800 000 (200 000 € environ de valeur usine) et 1,2 million d’euros. Enfin, elle organise aussi du mécénat de compétence. Un ex-directeur du groupe en Bourgogne, a ainsi aidé ADN à professionnaliser sa logistique.

Pour mesurer l’efficacité de son activité, ADN recourt à trois indicateurs : l’équivalent valeur marchande distribuée aux plus démunis (20 millions d’euros en 2013) ; le nombre de bénéficiaires (estimé entre 500 000 et 600 000 par an), un indicateur difficile à établir, car il dépend de la bonne volonté et de l’organisation des associations partenaires ; enfin, la tonne de déchets évités (4 000 tonnes par an environ).

La Fondation SEB assortit son soutien de certaines conditions. Ainsi, les produits distribués ne doivent pas alimenter des marchés parallèles susceptibles de concurrencer les circuits officiels. Pour l’éviter, ADN effectue des audits réguliers auprès des associations en charge de la distribution, qu’elle remet ensuite à ses partenaires. C’est une façon de garantir la traçabilité des produits. « Nous avons aussi décidé de limiter les opérations de dons et de contingenter les quantités de produits disponibles, poursuit Stéphanie Goujon. En gérant la rareté, nous voyons mieux apparaître les aberrations dans le suivi des distributions. »
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Pour nous, ce partenariat fait sens, conclut Joël Tronchon, directeur de la Fondation SEB et également directeur du développement durable du groupe. Il s’inscrit dans les objectifs de la fondation qui sont la lutte contre l’exclusion et le mieux vivre pour tous. » De plus, la distribution de produits en fin de série contribue à lutter efficacement contre le gaspillage non alimentaire et à les utiliser à des fins sociales. « Les remontées de terrain indiquent que les personnes bénéficiaires se sentent valorisées quand elles reçoivent des produits neufs, de qualité et de marque », se réjouit Stéphanie Goujon.

Dominique Pialot & Pascal de Rauglaudre

Photo : Stéphanie Goujon, ADN

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