ARPEJEH : informer et former les jeunes en situation de handicap

L’association ARPEJEH propose des solutions concrètes pour ouvrir aux jeunes handicapés l’accès aux études supérieures et créer des passerelles avec les entreprises.


L’association ARPEJEH propose des solutions concrètes pour ouvrir aux jeunes handicapés l’accès aux études supérieures et créer des passerelles avec les entreprises.

Dans leur majorité, les personnes handicapées sont peu formées et peu qualifiées. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 81,6% des demandeurs d’emploi reconnus « travailleurs handicapés » ont un niveau CAP. La population d’étudiants handicapés correspond à 0,47% de la population totale étudiante.

« ARPEJEH est né de ce constat », explique Stéphane Roussel, DGRH chez Vivendi, « le problème autour du handicap n’est pas l’emploi mais l’accès aux études. » Une situation liée au manque d’information sur les orientations scolaires, sur les filières de formation, ou sur le monde de l’entreprise.

Il y a trois ans, Boris Bertin a donc décidé de s’attaquer à la base du problème en créant ARPEJEH avec une dizaine d’entreprises fondatrices (SFR, Air France, LVMH, RTE, L’Oréal, Alcatel-Lucent, BPCE, Generali, Société Générale, Bayer, Orange, EDF). L’association accompagne les jeunes en situation de handicap pendant leurs études et les aide à construire leur projet professionnel. « ARPEJEH s’adresse aux 15-25 ans. De la troisième aux études supérieures, elle met à leur disposition les professionnels membres de son réseau pour leur permettre de s’orienter et de se former », explique son fondateur.

Le dispositif est concret. Avant le Bac, l’association propose des forums « découvertes des métiers » et des stages en fin de troisième au sein des entreprises membres. Après le Bac, elle met l’accent sur des stages en alternance ou en contrat professionnel, un suivi personnel par un professionnel en entreprise, des ateliers de préparation professionnelle. Étudiante en L2 de psychologie sociale, Assia, non-voyante, témoigne : « On a appris à faire des entretiens en conditions réelles. On a eu des retours sur ce que l’on peut dire et ne pas dire, sur la façon de valoriser nos qualités. C’était très bien, car on a pu améliorer nos compétences verbales. C’est également rassurant de rencontrer des spécialistes du recrutement qui nous disent que l’on n’a pas d’inquiétude à avoir. »

Pour Patrick Gohet, président du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) « l’association permet au jeune handicapé de prendre conscience que la sphère sociale et en particulier l’entreprise ne lui sont pas inaccessible. ARPEJEH agit comme un médiateur entre le jeune et l’entreprise. Quant aux entreprises qui acceptent de s’investir dans cette démarche, elles ont compris qu’en répondant aux besoins des travailleurs handicapés, elles intègrent des améliorations qui profitent à tout le monde.»

Un même constat que font toutes les entreprises qui ont osé sauter le pas. Pourtant, du côté d’ARPEJEH, les besoins sont encore très importants. « L’année dernière nous avons eu 384 demandes de stages de troisième et nous n’avons pu en fournir que 130. Nous lançons un appel aux PME-PMI », souligne Boris Bertin. Tant il est vrai que la connaissance du handicap reste encore faible dans l’entreprise. Selon une étude publiée en avril 2011 par l’IMS Entreprendre pour la Cité, seulement 17% des managers savent que l’obligation légale est d’atteindre un taux de 6% d’embauche de salariés handicapés.

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